La magie de l'autostop

Le stop, on en a souvent peur, on le déconsidère pour du covoiturage, on l’associe aux embrouilles, on dit que c’est plus facile pour les filles mais ...parce qu’elles sont prises pour des raisons différentes, plus « intéressées », elles courraient un risque plus grand.

Grâce aux expériences positives d’un premier copain qui m’a embarqué avec lui, j’ai levé une première barrière psychologique. Un an plus tard au gré d’une nouvelle rencontre fortuite, je me suis cette fois lancée seule. Mon mentor, il a fait l’Amérique latine en levant le pouce. Il envisage maintenant une exploration approfondie de l’Afrique de l’Ouest. Plutôt balèze. En commençant plus petit bien sûr, en France, je me suis dit… : « Pourquoi pas moi ? ». Une nouvelle histoire a alors commencé.

Le sentiment de liberté est venu très vite, je n’ai désormais plus envie de rester nulle part, seulement d’aller partout.:) Voileuse depuis petite, je me croyais la femme de l’Océan, me découvrant en réalité aujourd’hui la mie de la Route avec un grand -R qui fait ronronner. Je ne veux plus que la liberté, plus que l’impermanence, plus que le changement qui me permet une stabilité intérieure. Je ne parlerais pas mieux alors que Paul Eluard dont je reprendrais seulement ces vers : «Liberté… Sur les champs sur l’horizon / Sur les ailes des oiseaux / Et sur le moulin des ombres / J’écris ton nom // Sur chaque bouffée d’aurore / Sur la mer sur les bateaux / Sur la montagne démente / J’écris ton nom »

A l’orée de mes 22 ans donc, j’ai fait un premier saut très réussi de Jaujac près d’Aubenas en Ardèche pour Aix-en-Provence. Les rencontres furent heureuses, et de nombreux autres ont suivi. Je vous en offre ici les récits…:)

J’espère que ces brèves instants, quoi que devenus littérature, vous inspirent à passer à l’action, qu’il s’agisse de commencer à faire du stop, ou quoi que ce soit d’autre que les conversations que je retranscrirais vous inspirent à faire.

La vie est bien à mi chemin entre les deux, entre l’idée et l’action, entre l’imaginaire et le faire. Mais nous autres occidentaux avons la traîtresse habitude, de par notre éducation, de nous couler tout-e-s entier-e-s dans l’intellect, oubliant que du réel notre corps et cerveau et sens se délectent ; j’espère être un être de plus qui vous amène dans cet ordre d’idées à retrouver un équilibre épanouissant entre ces deux extrêmes, tendant vers celui qui nous manque crucialement aujourd’hui.

J’espère aussi que si vous avez une voiture mais n’avez jamais pris d’autostoppeur-euse-s, vous aurez envie de le faire après avoir lu mes articles. Parce que vous vous direz que les gens que vous voyez lever le pouce sont en fait les mêmes que vous croisez acheter leur pain à la boulangerie, dans la rue près du cinéma, perdus dans un rayon de supermarché qui vous sourient timidement avant de vous demander un renseignement, qui ramassent les clés que vous avez oubliez sur le siège du bus pour vous le rendre… C’est-à-dire les mêmes gens inoffensifs que vous côtoyez quotidiennement sans vous en rendre compte, maladroits, touchants, humains… : désireux de découvrir comme vous de nouvelles choses, de s’en émerveiller puis d’échanger pour recommencer:)

Aussi donc, après la souris, n’oubliez pas que chat vaut le coup d’aller dehors:)

Shine and let Shine !

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