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Homo Sapin
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NDDL : Loin des yeux, près du cœur

NDDL : Loin des yeux, près du cœur

Est-ce que j'ai rconté ces trois jours - ou deux jours et demi, mais vu leur intensité c'était tout comme - passés à Notre-Dame-des-Landes ...? Probablement pas, non. Même pas encore à mes amis les plus proches. J'etait trop occupée à retrouver une voie vers la pensée commune tant ces quelques moments passés en ZAD m'ont fait changer d'état d'esprit, de Planète même... :)

J'écris depuis le siège avant, pour regarder la route, et pour écouter Radio classique depuis le poste radio du conducteur en regardant du coin de l'œil les arbres défiler à 100 kilomètres à l'heure.

Je suis toujours dans le bus donc. Mon voyage lui aussi à commencé sur la route. Mais pas l'autoroute: la nationale. On a pis près de 8H. Mais c'était un trajet unique.

Ce voyage à NDDL à donc commencé comme un covoiturage classique. C'était sans connaître aucun des membres ni la destination que je suis montée dans la petite Twingo Grise garée en face du Franprix de Saint-Denis Université, avec trois autres passagers dont Nicolas, le conducteur. J'étais décidée depuis longtemps déjà à faire ce voyage vers la ZAD la plus médiatisée de France, c'est vrai; mais j'ai finalisé on projet à la dernière minute, seulement le Jeudi 8 Septembre au matin quand j'ai vu un mail d'une liste Nuit Debout pour un covoit inopiné.

Quelque part, je me fiais à une habitude personnelle de cultiver là prise de risque, du "dépassement de la zone de confort"; et je n'ai pas été déçue... :) Comme à chaque précédent pas dans l'Inconnu, j'ai vu des vœux oubliés - enfouis ? - s'exacer comme par magie. Par exemple, une chose que j'avais inscrite dans une Life liste vieille de 2 ans déjà: dormir la tente perchée dans un arbre.

Ce qui m'a beaucoup plu c'est avant tout l'ambiance. Nicolas m'avait prévenue pendant le long trajet: "la ZAD, c'est un truc qui ne laisse personne indifférent". J'avais vu des tas de clichés et de vidéo-reportages sur ce lieu de vie hors-norme, mais comme il me disait: le lieu lui-même est très zen, bien loin de l'image anarcho-rebelle portée par BFM TV et autres grands médias.

J'ai été baptisée par cette grâce de vivre hors du temps. Aucune pression sociale n'existe sur le lieu. C'est bien logiqué lorsqu'on y reflechit: comme le lieu est un squat, nul n'est plus légitime qu'un-e autre de sorte que tout le monde se respecte.

Au-dela des nouveaux horizons, la ZAD c'est ensuite un lieu qui te consolide dans ce que tu es/ce en quoi tu crois profondément. Pour moi, ca s'est manifesté par des choses très concrètes - comme El fait de rencontrer et de cultiver la terre avec plein de veganes antispécistes - autant que des choses plus subtiles comme des conversations qui m'ont fait comprendre que s'écouter et assumer des choix de vie et croyances purement personnelles était O.k.

Si j'ai voulu venir à la ZAD pourtant, ca n'est pas pour toutes ces raisons - bien que ca ait contribué au côté plaisant de l'excursion - mais avant tout pour la dimen sinon politique du truc. J'ai pas non plus été déçue à ce niveau la. A NDDL, tu n'as pas que des punks à chiens ou des fiévreux misanthropes mais des gens de tous les styles rassemblés autour de la cause de la Terre. Je veux dire qu'il y avait des punks à chiens où il, mais aussi des romantiques aux cheveux mi longs qui prcouraient les champs un brin d'herbes entre les dents, la plume au chapeau, et plus loin des école-pragmatiques d'Allemagne et d'Autriche, des visages souriants de Quebecquois à là lumières des bougies, des couples internationaux entre lesquels flottaient plus de rêves que de fumées de cigarette...

Au niveau du confort, c'était limite, ou plutôt pas du tout - tout dépend de quel point de vue on se positionne. Limite si pour toi la douche qui marche pas en même temps que le lave vaisselle, les canettes de boîtes de conserve à réutiliser à ciel ouvert et le canapé plein de poils de chats est sale. Mais splendide si tu sais apprecier le luxe d'un air pur a plein poumon et d'une douche dans l'eau minérale d'un lac de forêt, ou encore le mijoté de petits légumes bio cultivés à moins de 20 mètres... :)

La bas on a pas pensé à se dire des horreurs mais on s'en levait mutuellement les épine sur en ronces coincée sur ans no sur vetemen. On a pas regardé la Télé ou l'ordinateur dans le salon parçe que toutes les pièces sont UNE maison, eh puis dehors les étoiles brillaient par piliers avec la lune qui éclairait des traînées de nuages bleu clair...

Je suis sur la route, le chauffeur est sympa, et les arbres qui bruissent dans le vent le long de la route sont nombreux, mais déjà le bitume me rappelle que plus loin dans l'horizon, le cœur des hommes bat au rythmes des compteurs EDF.

La-bas je retrouverais aussi l'individualisme des couloirs du métro, et de mes parents car demain c'est jour de Brunch. Les gens de la ZAD, eux, vivent libres. Beaucoup ont tourné le dos à leurs parents qui, cloués au culte de l'argent par l'amour de la vie - tristement capitalisée - considèrent ceux qu'ils ont mis au monde plus que comme des placements financiers. En ce sens, la ZAD a aussi symbolisé pour moi une zone *interieure* à défendre... - une sorte de limite à ne pas franchir dans la capitalisation de soi, dans l'intellectualisation de soi vers le futur.

Donc pour resumer, la ZAD ca n'est pas seulement un joli coin vert, mais de mon point de vue aussi une occasion à saisir de respecter le droit de *tous* (et *tout-e-s*) à vivre, égal pour tous les êtres vivants.

Ce que je peux dire, c'est que d'avoir rencontré tous ces gens magnifiques de diversité et d'individualité à é té un "180° divin" comme qui dirait, un changement intérieur radical; mais que toi qui lit ces lignes, et qui en a peut-être été un peu personnellement toué, ce ne sont pas ces lignes derrière ton écran d'ordinateur qui pourront-ils opérer le plus radical des changements, mais bien ton propre voyage, de t propre initiative. Tous les âges, tous les "groupes sociaux" sont présents social pour se fondre dans la nature alors qui que tu sois ne te retiens pas de foncer voir par toi-même ce qu'il en ait de cette Zone à défendre, et - je l'espère très fortement - de cette *Zone d'Autonomie Deefinitive*.

"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend."